Ollé
Cette famille gasconne du Nébouzan produisit à dater du xixe siècle de nombreux médecins constituant deux lignées de trois légionnaires consécutifs au xxe siècle.
Jules (1853 – 1921), dont la mère était morte jeune, fut élevé par un frère de celle-ci, médecin à Saint-Gaudens (Haute-Garonne), de la quatrième génération de médecins. Engagé contractuel en 1873, aide-major de 1re classe dès 1884, il devint ensuite médecin légiste, expert près les tribunaux. Non légionnaire mais officier de l’Instruction publique, il fut lauréat de l’Académie de médecine et reçut la médaille de la reconnaissance française (guerre de 1914-1918). Il eut deux enfants. Le cadet, Paul-Jean-Dominique (1885 – 1918), sorti 2e de l’École de santé militaire de Lyon et médecin-major de 2e classe, mourut pour la France le 27 décembre 1918. Non légionnaire, il avait la croix de guerre avec deux citations.
L’aîné, Pierre (1884 – 1960), docteur en médecine en 1910, fut mobilisé lors de la Première Guerre mondiale. Blessé, il fut envoyé organiser les services d’électroradiologie à Lignières (Cher), Alger et Bône (Algérie). Revenu à Saint-Gaudens en 1921 comme radiologue, il fonda en 1924 la clinique médico-chirurgicale de son nom. Résistant des F.F.I. et de l’armée secrète, président du comité de libération en 1944, il fut élu maire de Saint-Gaudens et conseiller départemental. Il était officier de la Légion d’honneur, croix de guerre 1939-1945 avec étoile et citation à l’ordre du régiment, et croix du combattant volontaire de la Résistance. Il eut deux fils et une fille. Celle-ci, Adeline, était infirmière militaire, médaille du combattant volontaire de la Résistance et médaille coloniale. Le cadet, Robert, était chirurgien des hôpitaux.
L’aîné, Paul (1912 – 1996), docteur en médecine en 1938, fit carrière dans l’administration de la santé, successivement médecin inspecteur (1938), directeur départemental (1944), directeur régional (1956) et médecin général (1972). Il acheva sa carrière comme chef de service au bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé pour l’Europe (1963 – 1972), puis comme sous-directeur de l’hygiène publique au ministère de la Santé (1972 – 1976). Il était chevalier de la Légion d’honneur, officier de la santé publique et médaille d’argent des épidémies.
Il eut deux fils légionnaires. L’aîné, Jacques (1935 ; AHH 547), médecin militaire puis civil, fonda quatre maisons de santé. Chevalier de la Légion d’honneur, il a deux filles et un fils. Le cadet, Michel (1936 ; AHH 607), psychiatre et pédopsychiatre, chevalier de Malte, a été délégué départemental de l’ordre en Haute-Garonne ; il est officier de la Légion d’honneur et du Mérite de l’ordre de Malte. Lui et son épouse, pharmacien et maître de conférences à Toulouse, ont deux fils, tous deux professionnels de santé : Philippe (1961), auxiliaire vétérinaire au Brésil, et Pascal (1964 ; AHH 627), docteur en pharmacie et diplômé de Harvard, qui travaille au Comité international de la Croix-Rouge.
Augarde
Cette famille provençale de la viguerie de Moustiers-Sainte-Marie devint aquitaine au xviiie siècle et plus précisément agenaise aux xixe et xxe. Elle produisit des artisans du xviie au xixe siècle, notamment teinturiers, puis une lignée, éteinte en 2006, de trois légionnaires consécutifs au service civil et militaire de la République, parmi lesquels un ministre et maire.
Les deux premiers, médecins militaires et officiers de la Légion d’honneur, exercèrent en Algérie : Achille (1839 – 1928), marié avec sa cousine germaine Berthe Augarde, et leur fils Louis (1869 – 1942).
Le fils de celui-ci, Jacques (1908 – 2006 ; AHH 335), journaliste, puis résistant, fut élu parlementaire au Maroc puis en Algérie de 1946 à 1959, période pendant laquelle il fut aussi sous-secrétaire d’État aux Affaires musulmanes et maire de Bougie (Algérie). Resté conseiller départemental, il appartint enfin à l’Académie des sciences d’outre-mer. Il était commandeur de la Légion d’honneur. Il avait épousé en 1954 une artiste peintre dont il ne paraît pas avoir eu d’enfant.
Bulletin de l’AHH, n° 63, 2022.
Clouët des Pesruches
Cette famille normande de Digny (Eure-et-Loir) est originaire du Perche. De haute bourgeoisie, elle produisit des militaires du xviie au xxe siècle. La famille se sépara en 1774 en deux branches : des Pesruches et d’Orval. La première, qui porte le nom du lieudit des Perruches à Digny, compte plusieurs légionnaires, parmi lesquels deux maires (de Lambersart et de Camembert), deux généraux et un compagnon de la Libération, constituant des lignées comptant jusqu’à quatre générations.
La famille descend du sieur Louis des Pesruches, chevau-léger de la garde ordinaire du roi, décédé en 1726. Pierre-Charles Clouët, sieur des Pesruches, fils de Louis, était capitaine de cavalerie, chevalier de Saint-Louis, et brigadier des chevau-légers de la garde du roi.
Éléonor (1790 – 1839), lieutenant-colonel d’infanterie, était officier de la Légion d’honneur et chevalier de Saint-Louis. Son fils Félix (1838 – 1897), également lieutenant-colonel, et chevalier de la Légion d’honneur, prit sa retraite au château Saint-Louis de Lambersart, dont il devint maire et bienfaiteur. Une place y porte son nom. Il avait épousé Berthe Panon-Desbassayns de Richemont en 1870. Ils eurent notamment trois fils légionnaires.
L’aîné, Paul (1872 – 1922), ingénieur agronome, exerça en Algérie et présida la chambre d’agriculture de Constantine et les syndicats agricoles de Constantine et de Guelma. Il eut une fille.
Le cadet, Jean (1879 – 1944), colonel de cavalerie, était officier de la Légion d’honneur et titulaire de la croix de guerre 1914-1918. Il épousa en 1913 Amélie de Buxeuil de Roujoux ; ils eurent une fille et deux fils. On suit la descendance de l’aîné, Philippe (1915 – 1977), jusqu’à nos jours. Le fils cadet, Jean-François (1918 – 1957), saint-cyrien, officier de la Légion d’honneur, était officier de l’armée de l’air. Résistant au Bureau central de renseignement et d’action (B.C.R.A), il fut nommé délégué militaire régional pour les pays de Loire, l’Anjou et la Normandie sous le pseudonyme de Galilée. Ses actions et son engagement de la première heure lui valurent l’honneur d’être compté parmi les compagnons de la Libération : il en reçut la croix le 18 juin 1945, place de la Concorde, des mains du général de Gaulle. Une rue porte son nom à Angers.
Le benjamin de Félix, Denis (1881 – 1958), saint-cyrien, commandeur de la Légion d’honneur, fut capitaine de cavalerie au front en 1914-1918 et général de brigade en Algérie en 1939-1940, puis résistant du réseau Marc-Breton. Son fils Hubert (1910 – 1999) lui donna pour petit-fils Jean-Louis (1935 – 2012 ; AHH 443), officier de l’arme blindée et cavalerie, général de brigade, officier de la Légion d’honneur. Son fils Gilles (1966 ; AHH 769) a trois enfants, parmi lesquels l’aînée, Pauline (1998 ; AHH 865), qui sera diplômée des Hautes Études commerciales en 2022, est secrétaire générale de l’A.H.H.
Armes : d’argent au bâton de sable cloué d’or (Armorial général, 1696, registre de Mortagne ; armes parlantes).
Bulletin de l’AHH, n° 63, 2022.
Chevalier de Lauzières
La famille Chevalier produisit des fonctionnaires financiers au xixe siècle : Jean-Baptiste (vers 1770), ingénieur en chef du cadastre, Narcisse (1796 – 1836), géomètre du cadastre, et Octave (1828 – 1910), sous-chef de bureau au ministère des Finances. Elle produisit ensuite des officiers militaires, parmi lesquels un général, constituant deux lignées de trois légionnaires consécutifs au xxe siècle, tombées en quenouille en 1977 et en 2003.
Le premier légionnaire, Georges (1860 – 1940), fut autorisé en 1923 à ajouter à son nom celui du lieudit de Nieul-sur-Mer qu’habitait une famille alliée homonyme : Lauzières. Il était saint-cyrien, lieutenant-colonel d’infanterie breveté d’état-major et officier de la Légion d’honneur.
Son fils, Henri (1890 – 1957), prit aussi sa retraite comme lieutenant-colonel d’infanterie. Il fut promu commandeur de la Légion d’honneur. Il eut deux fils légionnaires.
Notre confrère, Yves (1921 – 2003 ; AHH 186), s’engagea en 1939, résista dans les Forces françaises de l’intérieur, fut déporté à Dachau, puis déroula une carrière d’officier de l’arme blindée et cavalerie jusqu’au grade de général de brigade, notamment en Indochine et en Algérie. Il s’engagea ensuite dans des associations d’anciens combattants et se fit historien. Lui aussi était commandeur de la Légion d’honneur. Son épouse, née Tourret, lui donna deux filles : Anne de Bonardi du Ménil et Chantal Dupla.
Son frère Alain (1925 – 1977), colonel, officier de la Légion d’honneur, eut une fille : Dominique Tassin de Nonneville.
Armes de la famille champenoise d’extraction noble Chevalier de Lauzières : d’azur à la fasce d’or accompagnée en chef d’une molette et en pointe de deux glands tigés et feuillés, le tout du même.
Bulletin de l’AHH, n° 63, 2022.
Février
Cette famille bretonne de Cornouaille produisit des officiers dans la seconde moitié du xixe siècle, parmi lesquels les deux premiers d’une lignée de trois légionnaires consécutifs à titre militaire, éteinte en 1989.
Jacques (1802), gendarme dans le Finistère puis commissaire de police à Douarnenez, eut trois fils légionnaires à la première génération. L’aîné, Achille-Jacques (1832 – 1871), était capitaine d’infanterie de ligne et fut mortellement blessé au combat d’Issy-les-Moulineaux. Le benjamin, Antoine-Marie (1836 – 1900), était capitaine de gendarmerie.
Le cadet, Félix (1834), acheva sa carrière dans la gendarmerie corse avec les grades de chef d’escadron et d’officier de la Légion d’honneur. Il eut deux fils saint-cyriens, officiers d’infanterie et légionnaires. Le cadet, Achille (1871 – 1938), atteignit les mêmes grades que son père.
Le fils aîné, Joseph-Désiré (1869 – 1914), mourut pour la France en Belgique au grade de capitaine, et son fils, Paul (1906 – 1989 ; AHH 181), fut déclaré pupille de la nation. Celui-ci devint médecin lieutenant-colonel, puis historien sous le nom de Paul-Hubert Février. Troisième légionnaire consécutif, il ne paraît pas avoir eu d’enfant.
Bulletin de l’AHH, n° 63, 2022.