D’Astorg

Cette famille languedocienne originaire de Toulouse prouve sa filiation depuis le père d’un capitoul en 1392, dont la charge, anoblissante depuis environ 1420, fut aussi exercée par plusieurs autres d’Astorg en 1298, 1454 et 1518. Elle se divisa au xvie siècle en trois branches. La branche aînée des vicomtes de Larboust et barons de Montbartier et de Cardaillac, maintenue noble par jugement de l’intendant du Languedoc en 1668, est tombée en quenouille en 1809 dans la famille de Fortisson, et la branche cadette s’est éteinte en 1727. Dans la branche benjamine des comtes d’Aubarède et marquis de Roquépine, le rameau de Castillon et de Montégut en Armagnac devint parisien au xviiie siècle et produisit des lignées de chevaliers consécutifs de Saint-Louis et de la Légion d’honneur comptant depuis 2019 jusqu’à huit générations.

Le premier membre de ces lignées n’était pas légionnaire, mais commandeur de Saint-Louis : Jean-Jacques-Marie (1752 – 1822), retraité en 1816 en tant que lieutenant général après être entré au service en 1768, avoir émigré et avoir servi en Allemagne et sous la Restauration. Son fils Eugène (1787 – 1852), lieutenant général à son tour en 1843, pair de France, fut également chevalier de Saint-Louis, mais aussi grand officier de la Légion d’honneur. Le troisième, Charles (1819 – 1883), fut quant à lui diplomate, ambassadeur en Allemagne et commandeur de la Légion d’honneur. Ses deux fils, Louis et René, furent les auteurs de deux rameaux.

Le rameau aîné continua la lignée de légionnaires consécutifs. Louis (1854 – 1937), polytechnicien, fut colonel d’artillerie et commandeur de la Légion d’honneur. Son fils Joseph (1892 – 1944), saint-cyrien, lieutenant-colonel de cavalerie (1er régiment d’automitrailleuses) et maire de Sainte-Marie-de-Vatimesnil, chevalier de la Légion d’honneur, entra en résistance sous le nom de Constantin et mourut pour la France en déportation. L’aîné de ses enfants, Bernard (1921 – 2014), également résistant et déporté, continua sa carrière jusqu’aux grades de général de division (chef du gouvernement militaire français de Berlin et commandant du secteur français de Berlin) et de commandeur de la Légion d’honneur. Son fils aîné, Louis (1947), saint-cyrien, général de brigade et officier de la Légion d’honneur, a été admis à l’A.H.H. en 2018. En 2019, son fils Olivier (1976), saint-cyrien et lieutenant-colonel du génie, commandant de groupement à la brigade de sapeurs-pompiers de Paris, a été nommé chevalier de la Légion d’honneur, établissant à notre connaissance un record de sept générations consécutives dans la Légion d’honneur, sans compter une huitième génération dans l’ordre de Saint-Louis.

Le rameau cadet fut fondé par René (1860 – 1940), « pyrénéiste », non légionnaire, à la différence de deux de ses fils. Le cadet, Bertrand (1913 – 1988) était inspecteur en chef à Air-France et écrivain. L’aîné, Jacques (1912 – 2001), général de division et officier de la Légion d’honneur, fut en outre le premier d’une nouvelle lignée de trois légionnaires consécutifs. Son fils Renaud (1942), général de division et officier de la Légion d’honneur, eut en effet notamment un fils Éric (1969) capitaine de vaisseau et chevalier de la Légion d’honneur.

Armes : d’or à l’aigle éployée de sable, avec la devise nihil me pavet, « rien ne m’effraie » (armes parlantes par rapprochement du nom Austorgii avec l’ancien provençal austor, « autour », oiseau de proie originel ultérieurement requalifié en aigle).