Blumenthal

Les origines connues de la famille se situeraient aux XVe et XVIe siècles à Prague, alors ville de langue allemande.

Willy Blumenthal, grand-père de notre actuel camarade, premier légionnaire de la famille avec le grade d’officier, est né en 1843 dans une ville libre d’Allemagne occidentale d’une famille d’ancienne bourgeoisie fortunée et cultivée, convertie au protestantisme à la suite du mariage de Ludwig, père de Willy, avec une protestante.

Alors qu’un des frères demeurera en Allemagne et qu’un autre deviendra américain, lui-même arrivera très jeune en France où il fonde et développe rapidement d’importantes entreprises industrielles et commerciales. Grand philanthrope, il consacra une partie de sa fortune aux œuvres sociales et charitables. Préoccupé d’amélioration sociale, il fut certainement, par ses réalisations en faveur de ses ouvriers, un des premiers « patron de progrès ». Plusieurs rues en Île-de-France portent son nom. À Marly-le-Roi, sa propriété du Val-Fleuri, où il résidera avec sa femme Mathilde, accueillera amis et voisins illustres et le tout-Paris littéraire et artistique. Il fera aussi beaucoup pour la ville. Il créera notamment à Épinay-sur-Seine, proche de ses usines, un groupe d’habitations appelé « cité Blumenthal », en mémoire de son fils Jacques, tué au front en 1916.

Son autre fils, Charles, se distinguait dans les Forces aériennes françaises libres (F.A.F.L.) et était nommé Knight of the British Empire. Après une carrière dans l’armée de l’air, qu’il quitta comme colonel, il reprit les affaires familiales mais sans y avoir été bien préparé. Décédé en 1968, il était commandeur de la Légion d’honneur. Sa femme Mathilde était elle-même chevalier de la Légion d’honneur.

Leur fils Jacques, né en 1921, notre collègue, est chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’ordre national du Mérite et titulaire de plusieurs médailles, dont celle de la Résistance française et celle des évadés.

Son fils, Hervé, l’un de ses trois enfants, est capitaine de frégate (r), chevalier de l’ordre national du Mérite, fils de la Révolution américaine par sa mère née Arline de La Morinière, dont un ancêtre s’est battu aux côtés des « insurgents ».

Bulletin de l’AHH, n° 37, 1995.